samedi 28 décembre 2019

Intamba 2019, de la CAN aux canées



Cette année qui s’achemine à sa fin a été mouvementée. De l’euphorie en passant au désespoir en passant par l’incertitude, les footeux ont eux droits à un numéro de montagnes russes émotionnels. Petit rétro, subjectif…


Samedi 23 Mars, stade Intwari. 86è minute de jeu. Aubameyang s’incline. Il pose le cuir sur la pelouse. Un coup franc aux portes de la surface de réparation des Hirondelles. Il prend son élan. Le stade retient son souffle. Tout le monde sait que par un coup de génie la panthère peut renverser le cours du match. On ne devient pas meilleur buteur des championnats d’Allemagne puis d’Angleterre pour rien. Un piètre tir: le ballon finit sa trajectoire dans les gants de « notre » Jonathan.

On est à quelques minutes de la réalisation d’un rêve vieux de plus de soixante dix ans. Punaise ! mais pourquoi diantre le sifflet de Ghead Grisha ne libère pas les trois coups magiques ? Un vœu de tout un peuple, enfin, presque.  Quelle éternité, ces cinq minutes de loooongue attente. Les voilà enfin, les trois glorieuses.

Des images dignes d’un happy end de péplum. Les joueurs en pleurs se mettent à genoux et remercient les divinités. Des scènes de lièsses synonymes de l’entrée dans une nouvelle ère. Comme dans Notre Dame de Paris on peut chanter qu’ « il est venu le temps des cathédrales, que l’on a voulu monter vers les étoiles écrire notre histoire ».

Sauf que…

 L’an 2000 des Intamba ne tarde pas. Il est bien foutu ce temps où, toujours dans le "vibe" de la comédie musicale, « on a vu s’élever des tours bâties par nos mains »- pessimisme quand tu nous tiens.

La campagne égyptienne tourne au fiasco. Nos hommes inspirent aux cœurs attendris un brin de pitié. Où t’es Fiston où t’es ? ça doit faire au moins trois matchs qu’on a pas tiré dans le bois! Notre 4G( 4 Goals, allusion à son quadruplé face à notre plat préféré, le Soudan du Sud) national n’a jamais mal porté son sobriquet. Auréolé du joli titre de comeilleur buteur de la phase devant Mané et Salah, ‘Kisu’ porte les espoirs des fans et patriotes. Sur le terrai, nihil !

On ne s’acharnera pas sur notre numéro 7. La bande à Mutombola n’est pas au niveau. Zéro point zéro but, les statistiques font froid dans le dos et révélent un marasme aigu. La faute à l’experience. « C’était notre première participation, voyons! Ntawuvuka rimwe ngo yuzure ingovyi » a-t-on entendu mille et une fois. Et 2021 avec le deux gifles de Marocains et Centrafricains ?

Si les rues de Bujumbura n’ont pas bougé au son de Ramenez la coupe à la maison nul doute que dans les familles des joueurs on a susurré « Ramenez la soupe à la maison ». Ils ont été bien traités, comparativement aux années antérieures. Cela est quand même fa-nta-sti-que !

Puisque la nature (du perdant) a horreur du vide
Il est gros il ne peut pas diriger des séances d’entrainements pfffff ! L’Uruguay a un coach qui se déplace en chaise roulante ou sur béquilles. Il n’a pas le sens de démission, arrêtez ! Il est soudoyé par Berahino, vraiment ? Olivier Niyungeko aura été la risée de plus d’un. Un peu à la Macron, vous traversez une rue et vous trouvez un gars qui en sait trop, beaucoup trop que Mutombola en matière de coaching.

Un classique par ailleurs, dans le monde du foot. Quand le Real est en mode rouleau compresseur et qu’ils remportent trois Champions league d’affilée, c’est parce que Ronaldo est là. Motus sur Zidane. En revanche quand les Merengues se font laminés par des blondinets d’Amsterdam ou des Blaugranas en feu, haro sur Lopetegui. J’en vois déjà qui râlent en disant : «  La ferme, petit blaireau de footix ». LOL!

Comme si nous avions une dream team. Pardon, ce n’est pas demander la lune que de vouloir de bons résultats avec des joueurs évoluant dans de très basses sphères de la planète foot ? L’image de Mourinho aux commandes d’une formation de Nyarusange est certes limite ultra caricaturale mais pas moins sensée.

Une étoile filante. On fait un vœu : «  Deux mille vingt, l’année qui arrive. Elle rime avec vain. Divinités du ballon rond, faites qu’il y’ait une éclaircie et qu’ elle ne soit pas vaine, Amen ».

Quand nous étions de petits marabouts du foot

  La coupe du monde débute à Doha. Les forfaits en cascade me font penser à nos anciens subterfuges de petits footballeurs de bibangano . ...