dimanche 31 juillet 2022

Bienvenue chez les kirunyarwandophones

 




Il y’a quelques semaines, un « promoter » rwandais débarque sur Bujumbura. Son nom ne me disait absolument rien. Je zappe en premier lieu. Mais ses interventions semblent enflammer le microcosme des télés en ligne. Quelques célébrités partent en bisbilles les unes contre les autres. Je me résous à suivre ce mini buzz.

Fatakumavuta, un journaliste culturel comme les réseaux sociaux savent en produire actuellement aurait dit, à son retour au Rwanda qu’ « il n’y a pas de musique burundaise à jouer au Rwanda » et que, aurait-t-il ajouté « les stations burundaises passent plus de morceaux rwandais que les opus burundais ».

La pique fait mal aux fans de Buja Fleva. Mais pas tous. Certains sont d’accord avec lui dont Sat-b  qui a posté sur son Twitter : «  Thank you Fatakumavuta, uri umuntu w’umugabo cane (deux émojis rires), bariko baraniha » ou bien encore « Fatakumavuta yakubise mu jisho( émojis mort de rires)iminiho iminiho ».

Rebelote. Lors de son séjour au Burundi, Social Mula est aussi assailli des mêmes questions de la part des journalistes: « Jouez-vous notre musique, combien de chanteurs burundais connais-tu ? ». Diplomate, l’interpète de Hansange affirme que « les chansons de Buja Fleva passent sur les stations de Kigali et que lui-même doit son succès à Big Fizzo ».

On en fait les gros titres.

 Victoire!

Un professeur nous disait un jour que les Français nourrissent un certain complexe d’infériorité, qu’ils se comparent compulsivement à leurs voisins d’Outre-Rhin. Ce que certains médias français semblent affirmer d’ailleurs. À voir la récurrence des questions pour tâter, voire quémander un powerplay outre-Kanyaru, c’est à se demander si nos voisins du nord doivent nous adouber pour nous sentir bien dans nos mimanda.

Mais s’il est une chose dont on n’a vraiment pas besoin de demander un retour d’ascenseur, c’est la langue. Le dernier des slangs made in Kigali prend dans le quotidien de la jeunesse burundaise plus que la purée d’avocat dans les haricots dont on raffole dans nos internats.

Et il n’y a rien d’étonnant. On saigne à longueur de journées leurs chaines YouTube, le dernier Bruce Melody est accueilli comme summer anthem comme on dit, les canulars de leurs humoristes pullulent chez nous comme un virus dans un cluster.

Il nous est désormais difficile de trouver un équivalent d’icyuki  pour la bombe anatomique, imitoma et surtout la GRANDE STAR, Hahiye et ses dérivés. Hadashya se ? Pour ne citer que ceux-là. Ne parlons pas de présentateurs sportifs ou culturels qui deviennent de plus en plus des clones  de ce qui se fait dans les studios rwandais. Accent, vocabulaire n’en parlons même pas, le soft power opère comme par magie.

Sinon, tu ne chantes pas la dernière chanson qui se chante la bouche en cul de poule ? Mais tu vis sur quelle planète, bon sang ! Dore imbogo dore imvubu…

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Quand nous étions de petits marabouts du foot

  La coupe du monde débute à Doha. Les forfaits en cascade me font penser à nos anciens subterfuges de petits footballeurs de bibangano . ...